Le fonctionnement du cerveau

La vision et la reconnaissance des concepts

La vision se fait en deux étapes. Il y a une première couche de neurones qui distinguent des formes élémentaires (carré, rond, ligne horizontale, lettre A), et une deuxième couche qui reconnaissent des concepts (visage, chaise, mot).

Si on élève des chatons dans un endroit où il n'y a que des lignes verticales, et si par la suite on les mets dans un enclos avec des fils tendus horizontalement, ils se cognent dans les fils, parce qu'ils n'ont pas développé la vision, ou l'identification des horizontales

Passage en mode extrapolation hasardeuse : et si on élève un enfant dans un milieu où il n'y a pas de morale, ou pas de tendresse, ou pas d'honnêteté, et bien par la suite il sera incapable de reconnaître ces concepts, qui ne seront pas signifiants pour lui. Il ne pourra pas éprouver les sentiments correspondants.

La vision conceptuelle qu'aura une personne dépend des concepts qui sont câblées en elles. Devant une scène de la vie courante, par exemple dans un bar avec des personnes attablées, des personnes différentes (un médecin, un policier, un psychiatre, un taliban) auront une vision conceptuelle différente de la scène, ils ne la vivront pas du tout de la même manière.

Si je vous demande de visualiser que Pamela Anderson, ou une autre personne très connue, est devant vous, vous arrivez probablement à la visualiser. Pourtant, elle n'est pas là. Votre cerveau peut leurrer votre couche de reconnaissance des concepts en l'amenant à détecter, à voir, à imaginer des choses qui ne sont pas là. Dans certains cas, par exemple les schizophrènes, c'est embêtant.

La détection d’activité du cerveau et le réglage de sensibilité

Théorie suivante : très importante, peut être l'une des plus importantes sur le cerveau : La vision a un réglage de gain pour voir de nuit comme de jour : si on ne voit rien, par exemple la nuit, la sensibilité de la vue remonte jusqu'à ce qu'on voit quelque chose. L’ouïe, et particulièrement l'ouïe de l'oie de Louis, a un réglage de gain, de sensibilité, pour remonter l'audition jusqu'à entendre les moustiques quand il n'y a pas de bruits forts dans les parages.

Passage en mode spéculatif : le cerveau a un réglage de gain, qui détecte le niveau d'activité, et si l'activité est trop faible, remonte le gain, la sensibilité du cerveau. Exemple : la nuit, la première couche de la vision ne voit rien, donc la deuxième remonte son gain, jusqu'à faire des fausses détections de concepts : on appelle çà rêver.

C'est très important cette histoire de gain du cerveau, et de fausses détections.

Par exemple, si le détecteur d'activité du cerveau est un peu sourd, il faudra que le cerveau soit très actif pour qu'il diminue le gain : surdoués, déficit de l'attention, etc

Si la sensibilité du cerveau est vraiment réglée trop haut, il est possible d’avoir de fausses détections dans la journée, des hallucinations. On peut aussi obtenir des hallucinations par privation sensorielle, et remontée de la sensibilité1).

Si le détecteur d'activité tombe en panne, le gain se retrouve réglé au max, on a tout le cerveau qui part en illumination, et c'est la crise d'épilepsie. Si l'ouïe a le gain qui monte trop, certains détecteurs partent en oscillation, et on a des acouphènes. Si le gain du cerveau est trop important, on doit avoir des acouphènes cérébraux (des zones hyperactives, des obsessions, des pulsions irrépressibles)

Si une zone du cerveau a un détecteur d'activité faiblard, elle devient hyperactive, et la zone d'à coté, entendant ce boucan mental, diminue sa sensibilité : on a des autistes surdoués.

Abaissement de la vitesse d'horloge

Je vois les neurones comme des machines chimiques. Parfois, une onde de dépolarisation se propage, une impulsion entre ou sort. Quelle est la nature de cette impulsion ? Tout ce passe comme s'il y avait eu une accumulation progressive d'un produit chimique, dont la concentration entraînait à un moment un basculement chimique, et une impulsion.

En électronique, pour faire un processeur, il est courant d'utiliser des couches de logique asynchrone, et de prendre à intervalles régulier une “photo” de l'état de cette logique, sur un top d'horloge, pour transmettre cet état à la couche de logique suivante.

Je me suis souvent demandé si le cerveau, qui utilise des systèmes d'ondes repérables à l'électroencéphalogramme, utilisait une onde pour cadencer les dépolarisations neuronales dans une zone.

Si c'était le cas, alors, pour augmenter la sensibilité, il suffirait de ralentir la fréquence de l'onde, comme dans le sommeil, pour que le neurone ait accumulé plus de produits chimiques avant la dépolarisation, ou, en d'autres termes, pour qu'il ait plus de chances de détecter quelque chose, de voir quelque chose, avant que le top d'horloge lui pose la question.

L'inhibition latente

Pour réguler l'activité du cerveau, on peut aussi jouer sur l'inhibition latente2)3), qui a pour fonction de filtrer les informations non pertinentes à la conscience, et “normales”. Par exemple, quand on rentre dans un appartement, on peut être surpris par l'odeur de l'appartement, et l'évaluer (comme normale ou pas), mais, une fois qu'on y est, cette odeur disparaît, nous n'en sommes plus conscient (de même que nous ne sommes plus conscient de notre respiration, de nos habits sur nous, du contact avec le siège, du bruit des ventilateurs de l'ordinateur, etc).

Pour avoir une grosse activité mentale, un bon moyen est une baisse de l'inhibition latente, donc une remontée des perceptions à traiter.

La mise automatique en cohérence

Autre théorie : quand il a une anomalie génétique, l'embryon ou le bébé peut se retrouver par exemple avec un bras qui lui pousse dans le dos : les cellules essayent de construire quelque chose de cohérent, et même si le bras n'a rien à faire là, il aura quand même un coude, un système sanguin et un système nerveux. De manière similaire à la tentative de mise en cohérence au niveau biologique, si la nuit la deuxième couche de neurone fait des fausses détections de concepts erratiques, le cerveau essayera quand même de trouver une cohérence au rêve, et arrangera l'histoire pour qu'elle ait un fil, une continuité, et pour que les différents éléments s'agencent entre eux.

J’ai déjà eu ce problème sur des souvenirs précis et cohérents, dont j'ai pu vérifier par la suite qu'ils étaient faux : j'avais un fragment de souvenir et autour le cerveau a reconstruit un roman crédible.

La prédiction de l’avenir à court terme

Théorie qui n'est pas de moi, et qui s’applique semble t’il aussi aux chiens et à d’autres animaux : le cerveau est une machine à prédire l'avenir à échéance de 20 ou 30 secondes : quand je pose mon pied, il s’attend à rencontrer le sol à tel moment, quand je tends la main vers la poignée de porte de ma chambre, je m'attends à ce qu'elle soit horizontale Et si la réalité ne correspond pas à ce qu'avait prévu mon cerveau, si mon pied bute trop tôt, ou si quelqu'un, un farceur, s'est amusé à remplacer la poignée de porte par une poignée ronde, mon processus inconscient de prédiction de l'avenir s'en rend compte, il détecte les écarts entre ce qui a été prédit et ce qui est ressentit, et j'en prends conscience.

Notons que si le mécanisme de prédiction à court terme fonctionne mal, certains évènements normaux seront vus comme anormaux. Par exemple, les sensations causées par le mouvement d'un bras apparaîtront anormales, comme si le bras avait été bougé par quelqu'un d'autre (comme si les sensations de mouvement n'étaient pas prévisibles). De même, le son de la propre voix de l'individu lui donnera l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui prononce ses pensées. Il semble qu'une panne de la prédiction à court terme joue un rôle dans certaines schizophrénies.

Et que se passe-t-il si le mécanisme de prédiction à court terme fonctionne bien, mais que le monde réel se met à fonctionner de manière aberrante et non prédictible ? Que ressent un japonais à Paris quand il perd tous ses repères, quand les serveurs ont un comportement méprisant, quand il y a des crottes de chien sur les trottoirs, quand les moeurs, l'architecture, l'art n'ont rien de connu ? Il arrive que le japonais soit victime du syndrome du voyageur.

Il est caractérisé par un certain nombre de symptômes psychiatriques comme des états délirants aigus, des hallucinations, un sentiment de persécution (conviction délirante d’être victime de préjudices, d’agressions, de l’hostilité d’autrui), une déréalisation, une dépersonnalisation, de l'anxiété, et également des troubles à expression corporelle comme des vertiges, une tachycardie, des sueurs, etc.

Dans les cas moins graves, il peut être atteint du Syndrome de Stendhal.

C'est curieux de voir comme le syndrome du voyageur pourrait faire penser à un cas de schizophrénie…

La construction des rêves

Le mécanisme de constitution des rêves pourrait être l'empilement de trois mécanismes :

  1. remontée de la sensibilité des neurones en l'absence de détection visuelle, et fausses détections conceptuelles ;
  2. prédiction de la suite du rêve pour constituer une histoire ;
  3. mise en cohérence automatique, par construction en continu d'une histoire qui se tient, qui a disons sa rationalité.

La conscience ne perçoit pas le réel. La conscience perçoit la détection conceptuelle du réel par la machinerie sensorielle. En présence de drogues, une personne éveillée peut vivre très consciemment des hallucinations sensorielles qui lui paraîtront très réelles, voire qui pourront être considérées comme un autre niveau de réalité.

La psychanalyse assistée par privation sensorielle

Si le rêve, en remontant le gain du cerveau, est la voie royale vers l'inconscient, en détectant des trucs machins en limite de conscience, alors, on pourrait, pendant une séance de psychanalyse consciente et éveillée, remonter artificiellement le gain du cerveau, en faisant la séance dans un caisson de privation sensorielle : patient allongée sur eau dense (forte concentration de magnésium) et à la température du corps, caisson insonorisé, noir absolu : le patient s'écoute et voit ce qui remonte.

Il entend son cœur, ses articulations qui craquent, sa voix (bizarre dans un caisson insonorisé), et la voix du psy (via un haut parleur immergé, pour que la voix parvienne à travers l'eau et les os du crâne). Il y a un micro pour que le psy l'entende.

Il est vrai que si quelqu'un, un patient, se fait parfois submerger par son inconscient, par exemple par des phobies ou des hallucinations, c'est probablement une mauvaise idée de monter le gain des détecteurs avec un caisson de privation sensorielle.

Ceci dit, pour une personne prétendument normale, par exemple moi, qui ferait une psychanalyse, un petit séjour en caisson de privation sensorielle pourrait accélérer la remontée, la prise de conscience, la visualisation de certaines problématiques.

Au vu des travaux scientifiques habituels, il ne serait pas déraisonnable de faire des expériences limitées, avec un caisson d'isolation. C'est un peu comme en physique, c'est bien d'avoir des théories et de pouvoir en déduire des expériences.

Autres méthodes de privation sensorielle : le stage dans le désert, la retraite religieuse, et devenir ermite (la retraite religieuse dans le désert)

Si j’étais ambitieux, voire déraisonnable, je proposerais, pendant la psychanalyse, d’augmenter la sensibilité du cerveau à l’aide d’hallucinogènes légers.

La zébritude par défaut d’isolation des câbles

Dans un cerveau normal, un neurone A discute avec un autre neurone B par le biais d'un axone, qui est isolé, comme un câble électrique, par de la myéline. Dans le cerveau d'une personne surdouée, la myéline est un peu poreuse, l'isolation se fait mal, et les neurones C, D & E entendent ce que se disent les neurones A et B, et trouvent cela intéressant. Du coup, ils discutent entre eux, et les neurones F, G, H, J, K, entendent la conversation, etc. On se retrouve avec des câbles qui se touchent, une pensée qui part en arborescence, des phénomènes de synesthésie, un raisonnement qui se fait en parallèle et dont on est incapable de retracer le parcours et la logique.

Note : le défaut d'isolation des câbles est une image. Les personnes qui ont des problèmes avec leur myéline font des maladies très graves, genre sclérose en plaques. Le mécanisme réel qui donne l'impression d'un défaut d'isolation des câbles serait la zone multimodale du cerveau, qui chez les surdoués serait plus développée.

L’hyperactivité mentale par surproduction de carburant

Le corps produit de l'énergie, du carburant, pour différentes fonctions. Il produit de l'énergie musculaire, et s'il en produit trop, le sportif moyen éprouve le besoin de mettre ses chaussures de sport et d'aller faire un jogging pour se dépenser. Si le corps produit beaucoup d'énergie sexuelle, l'obsédé(e) aura besoin de se dépenser. Si le corps produit beaucoup d'énergie mentale, le surdoué aura besoin de la dépenser en regardant la télé pour fatiguer ses yeux, en faisant des mots croisés ou un sudoku, en devenant ingénieur ou informaticien, ou en discutant avec d'autres surdoués. Le zèbre pourra aussi faire de l'hyperactivité mentale et galoper dans ses prairies internes.

La conscience en tant qu’accessoire

Autre théorie : la conscience est une fonction accessoire du corps, utilisée par le corps pour trouver quoi manger, où dormir, avec qui faire l'amour. Mais si le corps s'est cassé quelque chose et a besoin de cicatriser, il débranche la conscience, qui l'embête plus qu'autre chose, et passe en mode coma, pour être tranquille, et exécuter ses processus biologiques.

L'autre jour, je me dirigeais vers la machine à café, en pensant à autre chose. Mon cerveau prédisait que mes yeux verraient de la moquette. Ce processus était inconscient. Jusqu’au moment où mes yeux ont vu quelque chose sur la moquette. Mon processus inconscient de prédiction de l'avenir a alors détecté la différence, et “mon regard a été attiré …” En clair, ma conscience a été appelée par mes automatismes pour examiner le machin.

Et donc, il y a des tas de processus inconscients qui filtrent les sons, les sensations de la peau, la vision, et qui vérifient que tout est normal, ou s'écarte peu de la prédiction. Et la conscience est le larbin réveillé et envoyé par ces processus inconscients pour vérifier les non conformités, regarder là où çà nous gratte, là où il y a une bestiole qui nous monte dessus, ou ce qui se passe quand on a entendu un pleur de bébé.

Théorie qui dévaloriserait un peu notre conscience, qui échafaude la suite du rêve avec la machine à prédire l'avenir, qui se donne l'impression de penser parce qu'elle suit un raisonnement, alors qu'en fait la conscience serait une sorte de rêve éveillé.

Les inconscients

Il y a plusieurs sortes d'inconscient, et il me faudrait faire une nomenclature des inconscients :

L'inconscient de la prise de décision : quand on demande à quelqu'un de prendre une décision, et qu'on lui demande d'appuyer sur un bouton au moment où il prend sa décision, on voit en observant le cerveau qu'il y avait déjà une activité importante mais non consciente plusieurs dixièmes de seconde avant que le type ait conscience de prendre une décision. Donc la conscience ne serait consciente que d'une partie du fonctionnement du cerveau. C'est vrai que dit comme çà, çà a l'air connu, mais je pourrais reformuler en disant que le cerveau masque délibérément à la conscience une partie de son fonctionnement (çà fait un peu anthropomorphique comme concept). Une partie du processus de décision qui est inconscient.

L’inconscient qui prédit le futur à court terme, qui filtre automatiquement la réalité si elle correspond à la prédiction, et qui alpague la conscience si la réalité s’écarte du modèle.

L’inconscient lié aux liaisons pas forcément conscientes entre les concepts (droit de la femme, fascisme, liberté …), ou, si je reformule, l'inconscient du dictionnaire du vocabulaire sous-jacent à la pensée (dictionnaire qui n'est pas le même par exemple pour un islamiste, qui est pollué par des associations créées par la publicité entre deux concepts, ou entre un mot et une image, etc. Voir 1984 et la novlangue). On peut faire apparaître cet inconscient en faisant des associations libres (je dis un mot, tu réponds avec le premier mot qui te passe par la tête).

L’inconscient biologique et pulsionnel (genre hormones, bouffées d'agressivité, cerveau reptilien …).

L’inconscient cognitif (les choses que nous ne sommes pas conscients de savoir, mais qui influent sur nos décisions), cher à Cyrulnik.

L’inconscient freudien (on pourrait dire que le çà est reptilien, mais le surmoi est clairement freudien).

L’inconscient que l’on utilise quand on conduit une voiture en pensant à autre chose, en pilotage automatique.

Bref, il commence à y en avoir une palanquée, d'inconscients, ce qui rend l'usage du mot inconscient impropre, parce que c'est un fourre tout.

Un autre inconscient : y a une histoire de singes sur une île du coté du japon, avec une femelle singe qui apprends à plonger les patates dans l'eau de mer pour qu'elles aient du goût, et qui plus tard apprend à les laver, et il paraîtrait que sur une autre île, sans communication, les mêmes habitudes / innovations se sont propagées peu après à une autre communauté de singes, comme s'il y avait une sorte de savoir collectif, et de transmission inconsciente de ce savoir.

La synchronicité des découvertes scientifiques, que j'ai aussi rencontrée en déposant des brevets, vient du fait que tout le monde baigne dans le même bain, et lit les mêmes articles. En ce qui concerne les singes et les patates, çà fait un bout de temps qu'ils sont sur leurs îles respectives, les uns et les autres, et je ne pense pas qu'ils lisent les mêmes revues, donc ce n'est pas transposable.

Un autre : ce responsable de casino qui raconte qu'il est derrière le rideau de scène, qu'il y a un brouhaha de gens impatients dans la salle, qu'il passe la tête, que les gens attendent le spectacle et sont dissipés, qu'il retire sa tête, et qu'à un moment, tous les gens se calment et le silence se fait : il regarde dans la salle, tout est normal, il recule derrière le rideau, et à coté de lui, il voit Franck Sinatra, qui est derrière le rideau, donc invisible de la salle, mais dont la simple présence suffit à répandre le calme.

Dans le livre Le serpent cosmique, par Jeremy Narby, il est dit, entre autres choses passionnantes, qu'il a été constaté que l'ADN émettait un rayonnement lumineux, certes très faible (de l'ordre de 100 photons par seconde, c'est quasi indétectable), mais que cela pourrait permettre à deux ADN de communiquer comme par radio (peut être plus facilement s'ils sont semblables, voir jumeaux).

Çà pourrait être le moteur de ce savoir d'espèce, qui permet à des singes situés sur des îles différentes d'avoir des intuitions similaires à peu de temps d'intervalle.

Dans le même style, j'ai eu plusieurs témoignages de personnes qui ont ressenti l'heure exacte de la mort d'un proche, ou d'un ami sans relation de parenté, et ce à des distances de parfois plusieurs milliers de kilomètres. Nous aurions donc des sens dont nous ne serions pas conscients, et dont on peut se demander s'ils sont plus développés chez les surdoués, ou zèbres.

De toute façon, s'il fallait s'attaquer à la question “qu'est ce que l'inconscient ?”, il faudrait aussi s'attaquer à la question “qu'est ce que la conscience4) ?”

Modélisation

En psychanalyse, j'ai tendance à modéliser l'inconscient, non pas comme un enfant intérieur, mais comme un autiste intérieur, c'est-à-dire comme une sorte de personnalité primitive, que l'on sent souffrir, pleurer, avoir des pulsions et des peurs, mais avec laquelle il est très difficile de discuter et de raisonner, et donc qu'il est difficile de guérir, ou plus précisément de faire disparaître ou de réintégrer à la personnalité normale de l'individu. Cet autiste interne est assimilable à un complexe au sens freudien.

Supposons par exemple qu'un enfant ait d'une part été maltraité par ses parents, et d'autre part ait été brûlé dans un incendie. Il risque de se retrouver avec deux autistes internes, qui seront généralement silencieux, mais qui se manifesteront par exemple par du stress ou un désir de confrontation, voire de la rage face a une figure de l'autorité (professeur, policiers, patron), et par un désir intense de fuite en présence d'un feu, comme si l'autiste interne prenait le contrôle et submergeait la personnalité consciente.

J'ai connu plusieurs personnes qui avaient subi des traumatismes très important dans l'enfance, comme la mort d'un parent, ou un cas de maltraitance épouvantable, et dont il était tout à fait perceptible que dans certaines circonstances, l'autiste interne, qui avait pris les dimensions d'une deuxième personnalité, se manifestait par un changement brutal de fonctionnement et de vision de la vie. Les cas de double personnalité, qui existent réellement (ma deuxième femme, psychologue, en a soigné un), pourraient avoir été créés par des traumatismes très importants ou répétés ayant constitué des mécanismes de défense ou des attitudes, suffisamment développés pour devenir des personnalités alternatives. Les deux personnalités peuvent être séparées par un clivage, un refoulement dans chacune des personnalités de ce qui a trait à l'autre personnalité.

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Notes et références

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